Lysistrata, c’est le nom de l’héroïne de la pièce éponyme d’Aristophane, le maître de la comédie dans la Grèce antique. C’est, étymologiquement, celle qui dissout l’armée ; Victor-Henry Debidour dans sa traduction facétieuse l’appelle « Démobilisette ». Cette femme, à la fois sage et extravagante, invente l’arme infaillible pour arrêter les ravages de la guerre qui oppose les cités grecques : la « grève du sexe », stratagème pacifique pour faire taire la violence.
Dans Lysistrata, il est donc question des femmes, les laissées pour compte de ce monde excessivement patriarcal. Ce qui est joué, ô scandale, c’est une révolte collective des femmes reliant de façon spectaculaire la conduite des affaires de l’Etat avec l’intimité des relations amoureuses.
Ces femmes rejettent l’addiction masculine à la guerre, et vont jusqu’à prendre le pouvoir en occupant les lieux stratégiques de la cité, affrontant héroïquement les hommes. Inversion des rôles : le féminin se fait masculin, le masculin est rabattu sur le féminin, la frontière se brouille, il y a trouble social et trouble dans le genre. Continuer la lecture